Med HONDO, la voix française d'Eddy MURPHY, est mort

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Auteur de plusieurs films, le réalisateur français d’origine mauritanienne était célèbre dans le monde du doublage et auprès du grand public comme la voix française d’acteurs afro-américains.

Beaucoup reconnaissaient sa voix, celle qui incarnait Eddie Murphy sur les écrans français. Med Hondo, le réalisateur français d’origine mauritanienne, est mort samedi 2 février à 82 ans à Paris, a annoncé à l’Agence France-presse (AFP) sa famille. Il devrait être enterré au Maroc, a précisé sa sœur Zahra.

Son décès survient alors que vient tout juste de se terminer le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), qui l’avait récompensé en 1987.

Né Mohamed Abib Hondo en 1936 en Mauritanie, Med Hondo est connu dans le monde du doublage et auprès du grand public comme la voix française d’acteurs afro-américains comme Eddie Murphy, Morgan Freeman ou Richard Pryor. Parmi ses rôles marquants dans des films d’animation figurent aussi la voix de Rafiki dans le classique de Disney Le roi lion, et l’âne de Shrek dans la saga à succès.

« Quand on double il faut regarder l’acteur dans les yeux », disait-il de sa voix douce masquant un physique à la Orson Welles. Il estimait que le doublage « est un métier d’acteur ».

Un projet de film sur Toussaint Louverture était en cours

Arrivé en France à la fin des années 1950, Med Hondo a exercé de nombreux métiers (docker, cuisinier) avant de se lancer dans le cinéma avec, comme credo, l’anticolonialisme et le goût de la rébellion.

Son premier film Soleil Ô, sorti en 1969, est « une attaque cinglante contre le colonialisme », selon le Festival de Cannes qui l’a présenté il y a deux ans dans sa section réservée aux reprises de classiques. Le film a bénéficié d’un programme de restauration via la World Film Foundation de Martin Scorsese, afin de défendre le cinéma africain

Viendront ensuite Les Bicots-nègres, vos voisins (1973), West Indies ou les nègres marrons de la liberté (1979), une comédie musicale sur la traite des esclaves, et Sarraounia, évocation de la reine du même nom, qui sera récompensé au Fespaco en 1987.

Son dernier film Fatima, l’Algérienne de Dakar remonte au début des années 2000. Il travaillait depuis des années à un projet de film sur Toussaint Louverture, grande figure de la révolution haïtienne, a souligné à l’AFP le journaliste Amobé Mévégué qui était un de ses proches. Ce projet était encore à un stade très préliminaire.

Identité Radio avec l'AFP et LeMonde

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