5 produits issus de l'esclavage que vous pouvez avoir chez vous

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Plusieurs entreprises européennes collaborent avec des sous-traitants à l'étranger qui asservissent, menacent et battent leurs travailleurs.
Par "esclavage", l'étude entend principalement le trafic d'êtres humains et le travail forcé. Ce dernier est défini par l'Organisation internationale du travail comme "tout travail ou service exigé d'un individu sous la menace d'une peine quelconque et pour lequel ledit individu ne s'est pas offert de plein gré".
35,8 millions : c'est le nombre de personnes réduites en esclavage dans le monde en 2014, d'après un rapport annuel de l'ONG Walk Free, publié lundi 17 novembre.
L'agence des Nations unies estime à 150 millions de dollars par an les bénéfices de ces exploitations illégales. En Thaïlande, en République démocratique du Congo ou en Chine, des pans entiers de l'industrie reposent sur l'exploitation d'hommes, de femmes ou d'enfants. Certains de ces produits sont destinés à l'exportation. 
Voici cinq biens de consommation courants parfois issus de l'esclavage.
1- Les crevettes issues d'élevages thaïlandais
Sur les bateaux qui pêchent des poissons pour nourrir les élevages de crevettes, ou dans les usines de décorticage, de nombreux travailleurs de l'industrie de la crevette sont réduits à l'esclavage. "Salaires non payés, confiscation de documents d'identité, restriction de mouvement, abus sexuels, physiques et psychologiques", le rapport de Walk Free soulignes les conditions inhumaines dans lesquelles travaillent ces personnes, souvent en situation irrégulière.
Avec 500 tonnes exportées chaque année, la Thaïlande est le premier exportateur mondial de crevettes, rappelle Le Figaro. Une enquête du Guardian (en anglais), publiée en juin 2014, montre que beaucoup de crevettes vendues par les distributeurs européens proviennent de ce réseau d'esclavage.
2- Les composants de votre mobile sont extraits des mines de République démocratique du Congo

Votre téléphone portable fonctionne grâce à un tas de composés électroniques, façonnés grâce à différents minerais. Parmi eux, le tantale, un métal rare qui permet de sauvegarder nos données quand le téléphone s'éteint. Et 80% des réserves mondiales de ce minerai sont concentrées en République démocratique du Congo. Ces gisements sont "principalement contrôlés par les groupes rebelles", indique le rapport de Walk Free, notamment dans la région du Nord-Kivu, en proie à la guerre depuis plusieurs décennies.

Ces groupes armés "menacent les hommes et les enfants et les forcent à travailler dans les mines pour extraire le minerai", explique le rapport de l'ONG Walk Free.

"Les puits sont creusés dans le sol, sans aucune mesure de sécurité, les éboulements causent la mort de cinq mineurs par mois en moyenne, ensevelis vivants", raconte l'un d'eux

3- Le chocolat, issue des exploitations de cacao en Côte d'Ivoire

Le rapport de Walk Free relève l'existence de trafics d'enfants dans l'industrie du cacao en Côte d'Ivoire. Avec ses larges forêts de cacaoyers, le pays produit à lui seul 40% du cacao mondial. La récolte des fèves, à la base de la production de chocolat, repose en grande partie sur le travail d'enfants réduits en esclavage.

4- Les composants du lave-linge sont fabriqués par des prisonniers chinois

Le rapport de Walk Free relève l'existence de "prisons noires" en Chine. Dans ces établissements, les détenus sont enfermés "sans procédure judiciaire régulière et forcés de travailler", notamment dans des manufactures de matériels et de composants électroniques. Si la Chine ne nie pas avoir recours au travail forcé dans ses prisons, elle cache secrètement les destinataires des productions.

Payées 8 yuans par mois (1 euro), les personnes incarcérées travaillent plus de 70 heures par semaine. En cas d'objectif de production non rempli, les prisonniers sont "amenés à l'extérieur et violenté à coups de Taser'"

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